© Michael Sayegh

Représenté par

No Cosmos

Un projet n’est, à vrai dire, qu’un moyen de s’évader. No Cosmos s’élève ainsi pour briser la machine et recueillir la magie qui jaillit de l’imperfection en vue de demeurer fidèle au fait humain.
Trompettiste, compositeur et réalisateur, Scott Bevins s’impose comme le visionnaire derrière le vortex dont il est question ici. En invitant ses collaborateurs à suivre des indications si fluides qu’elles s’effacent presque par moment, il crée un microclimat exigeant confiance et spontanéité pour être maintenu.
C’est d’ailleurs cette impétueuse danse de personnages et d’humeurs qui définit le son de No Cosmos. Le batteur Kyle Hutchins s’inscrit dans cette dynamique à titre de colonne vertébrale, ajoutant à la pâte sa signature rythmique terreuse à la fois impressionniste et « groovy ». La voix virtuose et fantomatique de Sarah Rossy y injecte, quant à elle, une myriade de textures et de contre-mélodies. Touche finale à l’équation, la juxtaposition des cuivres — de la trompette de Bevins au saxophone ténor d’Evan Shay et vice versa — constitue un redoutable tandem comparable à celui de CatDog. Combinées, leurs voix se font le véhicule de retentissantes déclarations punk. Quand on demande à Bevins à quoi il veut que sa trompette ressemble, il répond deux choses : à une boîte à fusibles en plein court-circuit et à du velours. Angularité et facilité, quoi qu’il advienne.